Explorer mes terres intérieures à travers une vie de nomade en famille… sans limite!

Origine,ville natale : Corrençon, en Suisse
Passion, intérêts : l’exploration de la Terre, des peuples et cultures et de mes terres intérieures
Le livre qui a changé ta vie : La mort est une question vitale d’Élisabeth Kübler-Ross.
Un documentaire à voir et pourquoi : The Journey : mère Océan. C’est un plongeon dans l’océan, un voyage initiatique d’une apnéiste qui porte la vie en elle. Sa grossesse, elle la vit avec les baleines. C’est une réelle ouverture sur la manière d’accueillir la vie sur Terre.
Ta citation préférée : « Vous n’êtes pas une goutte dans l’océan. Vous êtes l’océan tout entier dans une goutte d’eau. » – Djalâl Al-Dîn Rûmi

 

 

Nous sommes une famille nomade. Cela fait déjà 12 ans que nous sommes à vélo à parcourir les routes du monde. Plus de 80 000 km sur 4 continents, la naissance de nos deux filles en chemin et 6 ans d’allaitement. Jamais je n’aurais pu imager en 2010 que ce périple en couple qui devait durer trois ans initialement puisse se transformer en une véritable vie d’aventure, de mystère et de liberté en petite famille!

 

Aujourd’hui, je tiens ma petite Fibie dans mes bras. Je suis assise dans une cabane chauffée au feu de bois, regardant par la fenêtre. Dehors, il fait -40 °C. Face à nous se déploient les terres sauvages du Yukon, dans le Grand Nord canadien. Lorsque je regarde en arrière, lorsque je vois défiler le temps, je me rends compte à quel point chacune de mes expériences confortables, joyeuses ou inconfortables et parfois destructrices se sont alignées pour me permettre d’être qui je suis. 

Mon corps m’a toujours parlé, parfois de manière violente pour que je puisse entendre ce qu’il ne cessait de me répéter, parfois à en prendre le mur. À 12 ans, je peux à peine marcher à cause de violents maux de dos, à 24 ans je passe des jours dans le noir absolu sans bruit, dû à de violentes migraines. J’ai tous les symptômes de cervicales cassées suite à trois « coups du lapin » consécutifs. Deux accidents de voiture et un accident de ski ont à chaque fois provoqué un choc violent au niveau de la base de mon crâne. Les médecins me disent qu’ils ne peuvent rien pour moi. Ces expériences avec mon corps m’invitent à explorer mes terres intérieures, à renouer avec ma sagesse intérieure et mon intuition. À 15 ans, j’avais commencé la méditation. J’avais déjà commencé à comprendre que je ressentais les énergies de la Terre, les émotions des personnes… Je choisis désormais de désapprendre, d’arrêter de chercher des réponses à l’extérieur de moi, pour me reconnecter à ma guidance intérieure. Je choisis d’expérimenter dans chacune de mes cellules ce que signifie d’être incarnée sur Terre et de plonger dans le monde. Je rencontre alors Xavier. Notre couple, c’est l’histoire d’un regard dans un petit festival au cœur des montagnes. Tout deux alpinistes et passionnés de voyage, il me raconte son projet de rejoindre la Nouvelle-Zélande à vélo. Je tombe amoureuse de cet homme qui ose vivre ses rêves les plus grands. Une année plus tard, nous partons ensemble ! Tout ce que j’ai appris en théorie, je dois désormais le mettre en pratique. La sécurité intérieure prend un autre sens, lorsque nous dormons sous tente quelque part dans le monde! 

 

Nous avons choisi de vivre en offrant une confiance sans limite à la Vie.

Chaque matin, nous ouvrons la toile de notre tente pour plonger dans l’inconnu. Nous ne savons pas où nous allons dormir le soir, ni même le déroulement des 10 prochaines minutes. Nous avons choisi de vivre en offrant une confiance sans limite à la Vie. Après plus près de deux ans sur les routes, j’ai l’intuition que je suis enceinte. Je suis au Népal. J’attends alors d’être au bon endroit. C’est à plus de 5 500 m d’altitude, face au mont Everest que j’annonce à Xavier qu’il va être Papa. Je ressens alors une forte énergie féminine, celle de Cholomunga, la déesse Mère de la Terre. Le nom donné à la plus haute montagne du monde par les peuples tibétains qui vivent à ses côtés.

Revenant dans l’agitation humaine de Katmandu, je plonge dans les peurs : « Comment vais-je faire avec un bébé? » J’apprends alors à communiquer intuitivement avec Nayla. J’apprends à entendre ce qu’elle me murmure in utero. Sa conscience est présente à chaque instant : elle m’aide à pédaler en se mettant dans une position où je parais à peine enceinte et à chaque jour de pause, mon ventre double! Peu de temps avant sa naissance, elle me fait part de ses peurs pour que je puisse l’accompagner à naître. À quelques semaines de vie, elle retrouve instantanément le calme, après des crises de pleurs, lorsque je m’ouvre à entendre ses messages. Ce sont parfois même des messages positifs et d’amour. Je n’en avais alors aucune idée. Je n’aurais pas cru que ces gémissements qui me fendaient le coeur puissent être une vague d’amour qui m’était offerte. Pourtant ce jour-là, à l’instant même où mon corps reçoit les frissons de toutes mes cellules et que j’entends le « je t’aime » de ma fille, elle retrouve subitement sa sérénité, me laissant sans voix. Nos enfants sont nos plus grands maîtres. Leur présence nous ouvrent la voie vers un véritable chemin de transformation intérieure.

(NB : Si vous désirez explorer cette façon de communiquer avec votre bébé, Pastel Fluo vous suggère de découvrir le livre de Frédéric Laloux et Hélène Gérin « J’ai tant de choses à te dire : apprenez la communication connectée avec votre bébé »).

Trois ans plus tard, nous explorons avec Nayla l’île d’Hokkaido au Japon. Elle commence déjà à rouler seule sur un petit vélo à chaque fois que l’occasion se présente. Nomade depuis sa naissance, elle nous aide aussi à monter la tente. Je suis alors enceinte d’un nouvel enfant.

Soudain, je vis un véritable typhon intérieur. Mon bébé, à cinq mois in utéro décide de naître. C’est trop tôt pour son petit corps… Je l’ai laissé sortir de mon être, je lui ai laissé le choix. Je me rappelle de ce moment où je le tenais dans mes mains, suite à sa naissance. Cette vague d’amour nous enveloppant et nous unissant à jamais. Je tenais mon petit garçon Kanayama. Cette naissance de la vie à la mort est entourée d’Amour. Mon âme et mon cœur savaient que cette naissance était juste, qu’elle était pur amour. En dehors du temps humain, la longueur de l’expérience n’a pas d’importance. Le chemin de vie de mon bébé était entier, complet. Tout s’était déroulé parfaitement, je ressentais qu’il avait réalisé sa mission de vie car une grande paix s’installait en moi et autour de moi. Mon âme le sentait et le savait, mais étant incarnée dans la dualité du monde terrestre, j’étais aussi reliée à mon corps physique et à mes cellules qui vivaient une grande séparation. La tristesse, la colère, la culpabilité et tout le spectre des émotions. Je vivais la destruction de plein fouet. Seul le typhon qui atteint le petit village où nous nous trouvons m’amène un peu de réconfort. Comme si lui seul pouvait saisir ce que je vis. Les arbres s’abaissent face à la puissance du vent, les rivières gonflées par les eaux s’évadent de leur lit. Tout à l’extérieur est destruction, tout à l’intérieur est anéantissement. Je crie au vent, j’en veux à la Vie. Pourtant, quelque chose m’apaise. Peut-être cet équilibre entre le dedans et le dehors…

Nous avons toujours le choix de nourrir l’énergie de peur ou celle d’amour.

La sage femme qui me suit à distance depuis la Belgique, Dominique Oppeel, me propose de demander à Nayla si elle souhaite voir son frère. Elle a alors 3 ans. J’en suis incapable! Et pourtant Nayla le veut. Lorsque je l’emmène à ses côtés, nous sommes tous réunis. À ce moment-là, alors que je tiens mon petit garçon déjà froid dans mes bras. Je pleure et une larme tombe sur son petit visage, faisant apparaître une tache rouge sur son nez, révélant son sang comme sa peau était si fine et translucide. Une partie de moi hurle à la tragédie de cet être sans vie, l’autre, celle qui, finalement prendra le dessus, éclate de rire.

Je sens, à ce moment-là, que nous avons toujours le choix. Saisie par une puissante intuition et une force invisible, je perçois que nous avons toujours le choix de nourrir l’énergie de peur ou celle d’amour. Je souffle alors à Nayla : « Kanayama fait le clown ». Ce jour-là, j’ai eu le choix de sombrer ou de rire. Nayla gardera dans son cœur l’image de son frère comme celui d’un clown, le sourire aux lèvres. 

Et plus encore, je sens à quel point nous sommes guidés : nous sommes au Japon sur l’île d’Hokkaido, dans un lieu, où les fœtus de 5 mois sont considérés comme des êtres humains, ce qui n’est pas le cas dans de nombreux pays. Nous avons ainsi pu prendre notre enfant dans nos bras. Nous avons pu le toucher, le voir, l’aimer comme un être qui est là, qui existe. Pourtant, comment réussir à refaire pleinement confiance en la Vie? Comment réussir à oser poursuivre cette vie?  Je flotte dans un vaste désespoir et pourtant je sens que je dois vivre. Je repars sur mon vélo pour que les paysages nourrissent ce qui semble dévasté en moi.

Vivre en étant nomade nous oblige à prendre nos peurs par la main. Elles sont si présentes parce que nous n’avons que notre sécurité intérieure.

Chaque jour, je me sens renaître à la vie. Chaque jour, je me relie à cette sensation de justesse, à cet Amour universel qui était présent lors de sa naissance. Puis, je tombe enceinte à nouveau. Je me sens prête. Je nourris chaque seconde avec l’enfant que je porte en moi d’un amour sans limite. Cinq mois de grossesse sonne. Alors que je me sens en alignement parfait avec la Vie, en un instant, les peurs s’engouffrent en moi. Chaque sensation de mon corps me terrorise. Je ne lui fais plus confiance. Les mycoses vaginales sont le signe de la mort qui m’a traversée. J’aime mon bébé, je lui fais confiance. C’est à moi que je ne fais plus confiance, à la Vie. Je ne crois plus en mes intuitions ni en ma sagesse intérieure. J’ai perdu le phare qui me guide. Je lui explique, je lui parle pour ne pas qu’il prenne mes émotions, pour qu’il comprennent l’amour que j’ai pour lui, ce bébé qui bouge dans mon utérus et qui, petit à petit, me relie à mon énergie féminine. J’accepte de me relier à cette énergie, à cette force. Au moment de la naissance, j’ai la puissante sensation de naître femme. J’ai retrouvé mon centre.

Accueillir nos peurs, c’est oser chercher en nous ce qui entre en résonance afin de mettre en lumière nos besoins, nos blessures, puis les prendre par la main pour pouvoir poursuivre notre chemin, notre voie. Vivre en étant nomade nous oblige à prendre nos peurs par la main. Elles sont si présentes parce que nous n’avons que notre sécurité intérieure.

Le plus dur ne vient pas des événements extérieurs, mais de l’intérieur. Il vient de ce que nous avons à transformer. 

Le plus dur ne vient pas de l’extérieur, contrairement à ce que l’on peut penser. Ce ne sont pas les expériences-chocs, les tempêtes, les tremblements de terre, les expulsions hors des villes interdites ou les humains mal intentionnés. Le plus dur vient de l’intérieur. De toutes ces peurs qui vibrent en nous, de ce qui demande à être pacifié et de ce que nous avons à transformer. Et pourtant, malgré les peurs, à chaque étape, à chaque passage, à chaque initiation, nous nous sommes sentis infiniment guidés par la Vie.

Les mois ont passé et Fibie, notre deuxième fille, nous a rejoints dans les grands espaces du Nord. Elle a appris à marcher en Mongolie dans une yourte. Pour son premier anniversaire, elle mangeait une raviole fourrée à la viande de mouton et un bol de lait de jument fermenté. Fibie nous amène à toucher les vastes espaces sauvages de la Terre. En 2019, c’est l’histoire d’un grizzly et d’une puissante synchronicité qui nous a ouvert les portes de la petite communauté d’Haines Junction, une communauté autochtone, dans le Grand Nord canadien. Nous sommes au cœur d’un empire de montagne et de glace, au pied des arrêtes rocheuses et des pics lacérés. L’infinitude qui nous entoure dépasse notre imaginaire. 

C’est si profondément ancré en chacun de nous qu’il y a une limite à ce que la vie peut nous offrir, qu’il y a une limite à la magie dans ce monde. Et si nous osions plonger dans l’inconnu pour pouvoir nous réinventer à chaque instant à l’écoute de ce qui vibre au plus profond de nous?

Sur cette terre de mystère, blanches étendues à perte de vue, plongés durant des mois dans la nuit sombre, le soleil et la terre correspondent. Des vagues lumineuses déferlent dans la nuit noire. Le spectacle fabuleux des aurores boréales. La magie d’un monde de l’invisible nous offre une caresse éternelle. Ces mystères représentent aussi toutes ces synchronicités qui nous guident à chaque instant. Pourtant c’est si profondément ancré en chacun de nous qu’il y a une limite à ce que la vie peut nous offrir, qu’il y a une limite à la magie dans ce monde.

Et si nous nous donnions le droit de laisser entrer sans limite ce que la vie est prête à nous offrir? Et si nous osions faire confiance à la vie en plongeant dans l’inconnu pour nous réinventer, en étant à l’écoute de ce qui vibre au plus profond de nous? 

Pour en savoir plus sur notre vie de nomade et pour suivre nos aventures : www.ylia.ch

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Procurez-vous nos deux livres « Nomades au cœur des éléments, un voyage initiatique » et « Famille nomade à vélo, une vie d’aventure et de mystères sur les routes du monde« .

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Je vous offre aussi 10$ de rabais pour une séance à distance en communication intuitive, à l’écoute des murmures de mon cœur : celine@ylia.ch (Vous n’avez qu’à mentionner Pastel Fluo.